Petite histoire de labour
On nous avait annoncé du soleil pour la fin de la semaine dernière et
le week-end, mais il a fait place au brouillard et à un ciel couvert.
Qu'importe, ça ne va pas déranger les labours et semis ; seules les
photos seront moins belles ;-)
Chez moi, à part 3 Ha réservés aux chevaux, les prairies sont
principalement destinées à la production de foin, d'abord pour nos
chevaux, et tous le reste pour la vente.
Vu la hausse du prix des céréales et les pénuries annoncées, j'ai
décidé de labourer 1,90 Ha de prairie, en 2 parcelles. Je n'aurai pas
de primes sur cette superficie, mais tant pis, ça restera plus rentable
que le foin.
Si j'avais déjà cultivé sur une des deux parcelles, j'avais des craintes
quand à la composition de la seconde. En effet, il n'est pas rare que
le schiste soit à 10 cm de la surface. Dans le temps, toutes les terres et prairies
autour de la ferme étaient des bois et taillis. Ils ont été défrichés
au début de la seconde guerre mondiale et, à entendre les anciens, les
rendements ont été extraordinaire pendant 3-4 ans pour très vite
retomber en dessous du seuil de rentabilité.
Celui qui "exploitait" ici dans les années 60 m'avait indiqué ce qui pour lui était le seul endroit cultivable, que je m'étais alors empressé de labourer ...
Jeudi, j'attaque donc les labours, un labour profond à 35 cm, et quelle
ne fut pas ma surprise de découvrir un morceau sans aucune pierre !
Voilà qui promet ! :-)
J'en viens à me demander si l'année prochaine je ne vais pas sacrifier
une prairie supplémentaire ...
Bref, voici les deux prairies sacrifiées par le labour :
Vendredi; j'ai attaqué la troisième parcelle, de 3 Ha. Là, je connais,
labour peu profond, parfois avancement au ralenti pour laisser la
charrue glisser sur les têtes de schiste. Ce n'est pas une terre à haut
rendement et heureusement qu'il y a les primes ;-) . Mais s'il y a un
endroit qui doit ressembler au paradis, pour moi c'est ici. J'aime cette
vue et elle me calme et m'apaise. J'en ai besoin et sincèrement, je ne
suis pas pressé d'avoir terminé les travaux dans ce champs...
Seuls deux jeunes lièvres m'ont accompagnés au milieu des traces de sangliers. Un épervier au loin surveillait mes aller-retours avant d'aller pourchasser quelques corneilles aventureuses
Ce que vous voyez sur cette photo est l'avancée du bois sur le champs.
Ces branches basses sont magnifiques, grandioses et donnent un
caractère presque somptueux à cette lisière de bois. Mais elles
empiètent de plus de 6 mètres sur le champs et rendent les travaux
difficiles, provoquent des dégâts aux cabines des tracteurs,et ... rien
ne pousse en dessous ... Mon "brave" voisin, propriétaire du bois, me
promet depuis 10 ans qu'il va couper les branches ... Ce coup-ci, je
vais devoir m'y mettre, déjà simplement parce que le ministère de
l'agriculture a fait mesurer ma parcelle et en a retiré +/- 70 ares à
cause de l'avancée du bois ... Perdre les primes et la récolte sur 70
ares plus les dégâts occasionnés, ça commence à faire beaucoup.
En plus,
entre le bois et ma terre, il y a normalement un chemin : les
promeneurs, vélos, motos, continuent de passer mais quand on laisse la
forêt se gérer elle même, voilà ce qui arrive. Et le chemin se déplace
petit à petit dans mon champs.
J'ai donc labouré toute cette parcelle en laissant les fourrières
(bouts de lignes) pour pouvoir faire ces travaux prochainement.
Vendredi après-midi, mon voisin est venu semer tour ça et terminait sous une petite pluie fine dont la Belgique a le secret et qui nous rappelle que c'est la Toussaint ...